" (...) Quelle tentation, pourtant, à certaines heures, de se détourner de ce monde morne et décharné! Mais cette époque est la nôtre et nous ne pouvons vivre en nous haïssant. Elle n' est tombée si bas que par l' excès des ses vertus autant que la grandeur des ses défauts. Nous lutterons pour celle des ses vertus qui vient de loin. Quelle vertu? Les chevaux de Patrocle pleurent leur maître mort dans la bataille. Tout est perdu. Mais le combat reprend avec Achille et la victoire est au bout, parce que l' amitié vient d' être assassinée: l' amitié est une vertu.
L' ignorance reconnue, le refus du fanatisme, les bornes du monde et de l' homme, le visage aimé, la beauté enfin, voici le camp oú nos rejoindrons les Grecs. D' une certaine manière, le sens de l' histoire de demain n' est pas celui qu' on croit. Il est dans la lutte entre la création et l' inquisition. Malgré le prix que coûteront aux artistes leurs mains vides, on peut espérer leur victoire. Une fois de plus, la philosophie des ténèbres se dissipera au-dessus de la mer éclatante. Ô pensée de midi, la guerre de Troie se livre loin des champs de bataille! Cette fois encore, les murs terribles de la cité moderne tomberont pour livrer, « âme sereine comme le calme des mers», la beauté d' Hélène. "
- Albert Camus, L' exil de Hélène ( 1948 )
As inquisições são hoje outras, os fanatismos têm caras diferentes e continuamos longe de recuperar a «beleza de Helena» de que fala o autor que hoje celebramos. Mas, como ele lembra, a amizade é uma virtude fundadora e sem ela certamente não "cairão os muros da cidade moderna".
Já na altura de reler Camus.
ResponderEliminarM.
Está, queria eu dizer. Reler e ler, porque há livros que nunca li.
ResponderEliminarM.
Não li este livro de Camus.
ResponderEliminarGostei da beleza do excerto.