«Socrate - […] si tu [Criton] analyses sincèrement l’amour, tu trouves qu’il vient de ce que tu gardes, chaque fois que tu aimes, un certain sentiment d’insatisfaction. Aussi profond que soit cet amour, il ne te comble pas. Considère le moment du bonheur: toutes les fois que tu as connu ce moment de bonheur, tu as remarqué qu’il retombe en mélancolie. Et lorsque tu as connu en aimant un moment de bonheur, un instant éternel, comme ont dit certains, tu peux distinguer en toi deux états différents. Le premier est l’attitude par laquelle tu jouis; elle est brève. L’autre est celle para laquelle tu désires: elle est longue. Et dans ce désir tu trouveras d’autre désirs, dans cette attente d’autres attentes, dans cet élan d’autres élans, qui font que tu ne pourras jamais t’arrêter à l’intérieur du désir, et que tu es toujours porte à aller plus loin et plus avant. C’est une secousse qui produit d’autres secousses, um vide à l’intérieur duquel se creusent d’autres vides. Telle est l’expérience de la vie humaine tout entière, lorsqu’on connaît non pas ses écumes, masi ces profondeurs. Et c’est dans ces profondeurs que je veux te faire entrer, Citron.
«Si j’avais le style du professeur, je te dirais que dans chaque moment de la vie il y a du fini et de l’infini: du fini, c’est ce que tu crois sentir; de l’infini, c’est ce qui est à l’intérieur et que tu sens sans le sentir, que tu penses sans le penser, que tu veux sans le vouloir.»
Jean Guitton
In: L’absurde et le mystère. Paris: Desclée de Brouwer: Flammarion, 1997, p. 19
«Si j’avais le style du professeur, je te dirais que dans chaque moment de la vie il y a du fini et de l’infini: du fini, c’est ce que tu crois sentir; de l’infini, c’est ce qui est à l’intérieur et que tu sens sans le sentir, que tu penses sans le penser, que tu veux sans le vouloir.»
Jean Guitton
Gostei muito.
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