«O enigma do ramo de violetas»

Manet - Retrato de Berthe Morisot, 1872
Paris, Musée d'Orsay

«C'est une femme en noir: le chapeau, dont les rubans, s'enroulent autour de son long col de cygne, et la robe à peine échancrée sur sa peau mate ont l'éclat lustré des ailes du corbeau. Le noir a coloré ses yeaux, sans pour autant effacer leur reflet d'or: le regard qu'ils portent sur la vie est mordoré et chaud, étranger à tout cet attirail funèbre que la femme arbore avec élégance et désinvolture. Un linge blanc transparaît sous le corsage, laissant un triangle de peaun nue. Tandis que les cheveux châtains, en désordre, pleins de mèches rebelles, s'échappent du chapeau, la bouche aux lèvres chernues ébauche une petite moue, mi-câline, mi-boudouse. [...]
«Il y a de la fierté dans ce visage de femme qui ne sourit pas, dans ce port de tête altier, dans ce regard calme et sûr. Une fierté que le bouquet de violettes pourrait démentir, mais il sied à son air à la fois sincère et farouche. Sans panache ni arrogance, sans pose ni mièvrerie, cette femme a une manière particulière d'être soi, en toute simplicité. Comme la violette en somme, sans faste mais sans chichis. [...] Et, dans tout ce noir si noir, un rayonnement. Une lumière.
«Le regard surtout fascine, à la fois doux et sévère. On n'en finirait pas de tenter d'analyser les nuances qu'il exprime. [...] Il y a du feu dans ces pupilles, mais un feu maîtrisé, un feu qui brûle en dedans et communique au-dehors, maldré une grande réserve, beaucoup d'ardeur, beaucoup d'intensité.
«Ce tableau d'Édouard Manet - Berthe Morisot au bouquet de violettes - est un mystère. Mystère d'une femme. Mystère d'une vie. Mystère d'une histoire secrète entre un homme et une femme, sur la nature de laquelle on s'interroge toujours.

Manet - O ramo de violetas, 1872
Col. particular

«Le peintre l'a completé d'un autre, plus petit, qui set son prolongement, sinon sa fin, et le parachève, formant avec lui un indissociable tout: Le Bouquet de violettes. Il représente, en gros plan, ce minuscule bouquet dont Berthe Morisot a orné son corsage, sur son portrait en deuil. [...] Accompagne le bouquet une lettre manuscrite, qui contient la dédicasse de l'oeuvre et la personalise: "A Mlle Berthe Morisot, Édouard Manet", a écrit le peintre, sans autre commentaire, comme sur une carte de visite. Le bouquet de violettes s'adresse à une personne unique: c'est le cadeau du peintre, et son galant hommage.» (Dominique Bona - Berthe Morisot: Le secret de la femme en noir. Paris: Grasset, 2010, p. 9-10. Le Livre de poche; 15347)

Manet pintou catorze retratos de Berthe Morisot. Havemos de voltar a eles.