Sartre disse-lhe um dia, segundo conta própria Gréco à revista Lire (hors-série n.º 10):«"Gréco, voilà, [...] vous allez chanter." J'ai commencé par bourgonner. Mais il a insisté: "Si, si, vous avez une très belle voix, vous allez chanter. Mais qu'est-ce que aimez comme genre de chanson?" j'écoutais peu de chose, mais j'avais en tête une chanson que chantait Cora Vaucaire, Les Feuilles mortes. "Très bien, a-t-il répliqué, on va appeler Kosma." J'avais les yeux ronds comme des boules de billard. Il m'a dit de venir le lendemain matin chez lui, qu'il me chercherait des textes. J'étais pétrifiée. Je n'ai pas dormi de la nuit et le lendemain matin, à neuf heures, je suis allée chez lui. Il y avait une pile de livres sur le coin du bureau. "Voilà, dit-il, j'ai travaillé por vous, j'ai marqué des pages, lisez et faites votre choix." Là-dedans, il y avait des textes de Tristan Corbière qui ne m'allaient pas du tout. Il y avait Raymond Queneau, Jules Laforgue et Paul Claudel. Il riait en m'entendant refuser Corbière parce que c'était des histoires de marins, et Claudel parce que je le trouvais trop ennuyeux. J'ai pris Si tu t'imagines, d'un auteur inconnu qui s'appelait Raymond Queneau, et L'Eternel féminin de Jules Laforgue. Il était content de mon choix car l'Eternel féminin de Jules Laforgue était cité dans le prochain livre de Castor, Le Deuxième Sexe. Il m'a alors proposé de me faire un cadeau, une chanson inédite qu'il avait imaginée pour Huis clos et dont il avait aussi écrit la musique. C'était Dans la rue des Blancs-Manteaux. Mais comme il n'aimait pas la musique qu'il avait écrite - uns sorte de mélopée arabisante -, il l'a confiée à Kosma.
«Voilà comment j'ai commencé à chanter. C'était un´époque étrange, rapide, chalereuse et folle, et cet homme s'est occupé de moi comme si j'étais une enfant. J'était d'ailleurs une enfant.»
Um "coralzinho"!, este seu poste, MR.
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