François Busnel perguntou a Patrick Modiano (Lire, nov. 2014) qual a relação que este tem com a autobiografia, ao que o escritor lhe respondeu:
«En fait, ça perspective de l'autobiographie m'a toujours perturbé. L'écriture autobiographique m'a toujours embêté. Il est délicat de parler vraimente de choses intimes. Les écrivains qui écrivent sur eux-mêmes font souvent preuve d'aveuglement. J'ai toujours trouvé qu'il y avait quelque chose d'un peu faux dans l'autobiographie.Un ton qui est faux. On se met en valeur. Ou bien on oublie beaucoup de choses, ou bien on les cache... L'autobiographie m'a toujours paru bizarre. Suspecte. On pourrait d'ailleurs faire un apstiche des differents formes d'autobiographies. J'ai aimé en lire mais il y a toujours, Même dans les meilleurs, une forme de mensonge. Il y a lá une sorte d'impudeur. On ment parfois par omission, ou en présentent les choses sous un angle qui n'est pas celui de la vérité mais de la trahison. Tout cela est un peu bizarre. L'entreprise autobiographique m'a toujours paru une sorte de leurre. Sauf si elle a une dimension poétique, comme nabokov a pu le faire dans Autres rivages, par exemple. mais je trouve que le ton autobiographique a quelque chose d'artificiel car il implique toujours une mise en scène. Ma démarche ne consiste pas á écrire pour essayer de me connaître moi-même. Je ne fais pas d'introspection. C'est plutôt, avec les pauvres éléments de hasard qui sont les miens - ma naissance après la guerre, les parents que j'ai eus... -, essayer de trouver un peu de magnétisme à des éléments qui sont en eux-mêmes sans grand intérêt. Je tente de les réfracter à travers une sorte d'imaginaire.
«- Et Un pedigree, alors?
«- On peut classer ce livre du côté des autobiographies - c'est d'ailleurs ce que l'on a fait - mais j'ai toujours eu l'impression que ce livre se rattachait aux autres, aux romans. Dans Un pedigree, je ne racontais pas une vie, la mienne. Je parlais de choses qui m'avait été imposées. Ce n'est pas la même perspective, vous comprennez. Pas du tout la même. Je parlais de choses qui m'avait fait souffrir mais qui m'était étrangères, qui ne m'étaient pas intimes. Bien sûr, il s'agissait de mes parents. mais ces choses m'avaient été imposées par eux et étaient presque comme des corps étrangers. J'ai écrit ce livre pour me débarrasser de ces éléments étrangers, pas pour raconter ma vie. Le pedigree, comme pour les chiens ou les chevaux, renvoie aux choses dont nous ne sommes pas responsables: nos parents, par exemple.
«Mais ce livre ne relevait absolument pas d'une démarche pour essayer de me comprendre moi-même. [...]»
A autobiografia de Nabokov referida por Modiano.
5 comentários:
Curiosamente, li ontem esta passagem, na "Lire"...
Bom começo de semana!
Igualmente! :)
Em tempo: vou geminar.
Boa noite!
Também ando a ler um Modiano: "No Café da Juventude Perdida". :)
Miss Tolstoi
Miss Tolstoi,
Não li, mas está na lista. :)
Ando a ler um Interrogatório que Modiano fez a Emmanuel Berl - muito interessante. Hei-de trazê-lo aqui.
Bom dia a ambos.
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