Prosimetron

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segunda-feira, 21 de agosto de 2017

Verão: A estação das aparências

Paris: Anamosa, 2017
€19,50

Christophe Granger publicou um livro sobre a história do Verão e dos corpos expostos ao sol. 
Transcrevo a seguir uns extatos de uma entrevista que o autor deu a L'Obs (18 ago. 2017):

Quand a-t-on véritablement commencé à montrer son corps à la plage ?
Il y a un journal, dans les années 30, qui s'appelle "Le rire", qui fait un numéro spécial pour dire "scandale à la plage : on a vu quelqu'un qui est resté habillé". C'est sur le mode de la boutade mais ça en dit long...
Pour les catégories sociales qui détiennent les codes, qui ont les moyens économiques, sociaux, qui maîtrisent les enjeux symboliques de ces nouvelles pratiques, cela se noue dans les années 20 et 30. Se dénuder sur une plage est devenue une pratique coutumière au début des années 30, sur les plages familiales et mondaines.
A la même période, on observe sur les plages populaires une mixité dans les pratiques, qui disparaîtra petit à petit. Sur les photos, on voit des gens habillés, portant des casquettes, comme s'ils arrivaient directement du boulot... Et à côté d'eux, des gens dénudés, debout ou allongés.
Il faut évidemment apprendre à maîtriser les codes. Prenez les paysans, dans les années 70, ils restent encore habillés sur la plage

Biarritz, 1900

Est-ce que ça a été subversif de se mettre en maillot de bain sur une plage ?
Cela a été transgressif à plusieurs niveaux. Il y a d'abord cette forme de mixité. Elle n'existait pas encore à l'école qu'elle existait déjà à la plage, à l'état très dénudé. Cela passe par des corps visibles, d'habitude réservés à la conjugalité, ou à la chambre à coucher. Ça aussi a été une transgression considérable.
Après le fait de venir sur une plage et de se déshabiller n'était pas scandaleux jusqu'au moment où le curé vient et fait scandale parce que ça ne se fait pas...

Ce sont les incroyables "batailles de plage" que vous décrivez dans le livre. La naissance des corps d'été ne s'est pas fait sans résistance, émotion et animosité.
Les batailles de plage nous rappellent que pour toute une partie de la population, le changement ne se fait pas du tout. Ceux qui résistent sont d'ailleurs tellement choqués qu'il existe une littérature de déploration considérable.
On voit surgir le scandale avec les pétitions au maire, au préfet, par les arrêtés municipaux, le chantage auprès des hôteliers, par les tournées de plage des curés, par les ligues de moralité qui s'organisent...
Ça fait scandale parce qu'une partie refuse d'accepter cela, au nom de la morale. C'est une vraie croisade. Cela remonte jusqu'à la chambre des députés, dont certains pensent qu'il faut légiférer sur la taille du maillot de bain et sur ce qu'on peut tolérer.
On sait aujourd'hui comment cette lutte s'est terminée. Mais à l'époque, pour ceux qui se battent contre, c'est juste un phénomène dont ils sont sûrs qu'il ne durera pas.

4 comentários:

APS disse...

Isto de praias, cada um tem uma que lhe chama sua... Inesquecível, quase sempre.
Boa semana!

MR disse...

Sim, mesmo que se tenha variado de praia. :)
Boa noite!

bea disse...

Interessante. Por que será que a moda que se julgava ser de curta duração está de pedra e cal?! Provavelmente, é também um caso de saúde pública e de facilidade em relação a banhos de sol e águas marinhas.

MR disse...

Uma das razões deste livro parece-me que foi o aparecimento do burkini em praias francesas.
Bom dia!