Prosimetron

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quinta-feira, 4 de outubro de 2012

Os meus franceses - 218


FRATERNITÉ

Nous rentrions très tard, mêlant
Des vers purs à des chants obscènes
Et l'on s'asseyait sur un banc
Pour regarder rêver la Seine.

Sur l'eau rien ne vivait encore;
Ainsi qu'une ouvrière lasse
Pressant sur son flanc ses fils morts
La Seine dormait dans sa crasse.

Nos cœurs d'ivrognes s'emplissaient
D'une bienfaisante latrie
Si le soleil levant dorait
Les marronniers des Tuileries.

Pour mieux évoquer d'anciens soirs,
Le plâtre et le vin des tavernes
Égayaient nos vieux habits noirs
Et nos plastrons d'hommes modernes.

Alors ayant honte, vraiment
De nous connaître aussi lyriques
Nous offrions un coup de blanc
Au balayeur mélancolique

Vaine ruse! et l'on découvrait
Dans le balayeur un poète,
Si bien que les verres tremblaient
Sur le comptoir, autel de fête!

Et pour que ce soir sans égal
Fut perpétué, un pandore
En dressait le procès-verbal
Parsemé d'attendus sonores.

André Salmon

André Salmon nasceu em Paris há 131 anos.

2 comentários:

APS disse...

Já sabe, MR, que quando é o Aznavour eu bato sempre palmas...ou não fosse ele Gémeos..:-)
Boa noite!

MR disse...

Por acaso, lembrei-me do seu gosto por Aznavour. :)
Boa noite!