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quarta-feira, 13 de julho de 2016

Dois artigos em Le Monde

Dois artigos sobre Portugal no jornal francês de anteontem e de ontem: um editorial sobre José Manuel Barroso; o outro sobre futebol e Eusébio.


José Manuel Barroso, l’anti-européen

L’Europe n’avait pas besoin de cela. Que le peuple britannique décide, par référendum et dans un climat de totale liberté politique, de quitter l’Union européenne (UE), c’est son droit le plus strict. Cette décision porte un mauvais coup à l’UE, ainsi privée d’un pays qui est la deuxième économie européenne derrière l’Allemagne, qui a un siège au Conseil de sécurité de l’ONU et un appareil militaire et diplomatique de réputation mondiale.
On peut le regretter, nous l’avons fait. Mais le coup est loyal, démocratique. Par parenthèse, il devrait faire taire tous ceux qui, sans toujours se donner la peine de regarder comment fonctionne Bruxelles, dénoncent dans l’UE une machine quasi totalitaire. Elle ne l’est pas. C’est une association d’Etats libre et volontaire, au champ de compétences bien défini : il n’y a pas ou peu d’équivalent dans l’Histoire.
Mais que José Manuel Barroso, ancien président de la Commission – l’organe chargé de faire appliquer les décisions communes prises par les gouvernements des pays membres –, ne trouve rien de mieux, quelques semaines après le Brexit, que de rejoindre les rangs de Goldman Sachs, voilà qui porte à l’UE un deuxième coup. Et celui-là est bas, indigne, et va nourrir un peu plus un discours anti-européen qui relève trop souvent de la théorie du complot.
Goldman Sachs est l’une de ces banques d’affaires américaines, pilier de Wall Street, qui incarne la crise financière de 2008 – des millions d’emplois perdus et l’explosion des dettes publiques aux Etats-Unis et en Europe. Elle s’est notamment distinguée en aidant la Grèce à présenter des comptes truqués pour rester dans l’euro. A tort ou à raison, elle est devenue le symbole d’une époque de collusion entre intérêts publics et privés.

Ler também : L’ex-président de la Commission européenne José Manuel Barroso recruté par Goldman Sachs 
Ancien premier ministre du Portugal (2002-2004), M. Barroso a présidé la Commission de 2004 à 2014 – adoubé par tous les chefs d’Etat et de gouvernement européens de l’époque, redoutant qu’une personnalité d’envergure à Bruxelles puisse leur faire de l’ombre. Il ne faut pas oublier cela : le patron de la Commission n’est à ce poste que parce que les dirigeants des pays membres, élus démocratiquement, en ont décidé ainsi.
Ils ont choisi M. Barroso, qui, dépourvu du moindre charisme, a épousé toutes les balivernes libérales les plus simplistes de l’époque. On se souvient du marché qui s’autorégulait, de la mondialisation qui ne pouvait être qu’heureuse, de l’austérité budgétaire qui était bonne pour la ligne, etc. De la crise de 2008, il n’a rien vu venir. Il a présidé la Commission sans originalité, sans susciter la moindre idée qui eût été susceptible de renouveler l’idéal européen.
Son « pantouflage » chez Goldman Sachs est « légal ». Mais, outre qu’il peut tout de même s’apparenter à un conflit d’intérêts, il installe la pire image qui soit pour l’Europe : celle d’une relation incestueuse entre pouvoir politique et finance privée. Que M. Barroso ait accepté de contribuer ainsi au discours des mouvements protestataires anti-européens d’ultra-droite, ceux-là mêmes qui menacent le caractère démocratique du continent, est révoltant. C’est un geste anti-européen, aux répercussions terribles dans l’opinion. La Commission doit condamner cette nomination et changer ses règles : interdiction à vie à un ancien de ses membres d’aller « pantoufler » dans un domaine qu’il a réglementé. Il en va de l’image de l’UE, enfin de ce qu’il en reste.


Saudade française après les espoirs déçus de l’Euro

C’était au temps des premiers ballons frappés contre un mur, des premiers dribbles dans les forêts de guibolles et des premières écorchures badigeonnées au Mercurochrome. S’improvisaient partout et nulle part des parties acharnées, à la manière des grands, des très grands, des idoles. Mes copains, d’origine portugaise, se prenaient pour Eusébio. L’étoile de Benfica et de la Lusitanie réunie illuminait le football dans les années 1960 et le début des années 1970. On utilise à dessein cette éclairante image puisqu’il jouait à Lisbonne dans l’Estadio da Luz, le Stade de la Lumière.

Dans nos parties débridées, bien loin des sommets tactiques entrevus dimanche, mes copains scandaient son nom à chaque action réussie, à chaque jolie geste, à chaque but : « Ai-ou-zè-biou ! Ai-ou-zè-biou ! » Ce mot chantant et enchanté était comme une ponctuation de football. Il était synonyme de beau jeu, d’élégance et de ce que ce sport peut apporter d’émotions à un enfant. « Ai-ou-zè-biou », c’était l’acmé du foot.
On était avant Michel Platini, avant même les Verts, bien après Raymond Kopa, dans ce long hiver du football français qui n’avait à offrir que des éliminations honteuses. Maigre pitance des rêves d’un gamin que ces déroutes de Charly Loubet et les siens. Nos espoirs tournaient chaque fois au ridicule, nos émotions à la farce. Les désirs de conquêtes étaient aussi inachevés que nos albums Panini. Alors mon premier modèle fut par nécessité Eusébio. Plus tard, j’allais entrevoir aux actualités d’où venaient mes copains, du pays béni d’Eusébio...
Benoit Hopquin

Depois de ter ouvido a crónica de Fernando Alves, hoje na TSF.

1 comentário:

Miss Tolstoi disse...

Por isso é que o Barroso se empenhou tanto em resolver a crise financeira... Empenhou-se sim, em colocar e apoiar troikas em vários países.
Como se vê, o Eusébio está muito bem no Panteão. Espero que o Carlos Lopes, a Rosa Mota e o Ronaldo um dia lhe façam companhia. Ao menos dão-nos alegrias.